Retraites : la fin de l’abattement de 10 % et le gel des pensions en 2026 — un double choc pour les seniors

Le gouvernement de Sébastien Lecornu vient de lever le voile sur une réforme budgétaire qui risque de faire couler beaucoup d’encre. Au cœur de ces annonces : la suppression de l’abattement fiscal de 10 % sur les retraites et le gel total des pensions de base pour l’année 2026. Deux mesures qui, selon l’exécutif, doivent contribuer au redressement des finances publiques… mais qui pèseront lourd dans le quotidien de millions de retraités.


Un coup dur pour le pouvoir d’achat des retraités

À partir de 2026, les pensions ne seront plus revalorisées pendant douze mois. Concrètement, une pension moyenne de 814 € ne bénéficiera d’aucune augmentation, alors qu’elle aurait dû progresser d’environ 8,14 € par mois avec la revalorisation habituelle. Sur une année, cela représente près de 100 € perdus pour chaque retraité concerné.

Le Premier ministre François Bayrou justifie cette décision par une inflation prévue autour de 1 %, estimant l’effort « limité ». Pourtant, pour les seniors aux revenus modestes, cette « petite économie » pourrait rapidement se transformer en véritable contrainte budgétaire.


Suppression de l’abattement de 10 % : une réforme qui redistribue les cartes

Deuxième mesure phare : la fin de l’abattement fiscal de 10 %, remplacé par un forfait unique de 2 000 €. Le gouvernement présente ce changement comme un moyen de mieux cibler l’aide fiscale sur les retraités les plus modestes.

D’après François Bayrou, ce nouveau dispositif permettra à certains foyers à faibles revenus de « gagner plusieurs centaines d’euros » chaque année. En revanche, les retraités aisés devront mettre davantage la main à la poche. Les foyers percevant environ 4 000 € de pension mensuelle verront ainsi leur fiscalité augmenter d’environ 200 € par an.

L’objectif affiché est clair : rendre la répartition de l’effort fiscal plus « juste » en allégeant la charge pour les plus modestes et en sollicitant davantage les revenus les plus élevés.


Une stratégie d’austérité globale

Ces décisions ne sont pas isolées. Elles s’inscrivent dans un vaste plan d’économies de 30 milliards d’euros annoncé par le gouvernement Lecornu. Outre le gel des pensions et la réforme fiscale des retraités, ce budget 2026 prévoit :

  • Une réduction de 3 119 postes de fonctionnaires,
  • Un renforcement de la contribution des foyers dépassant 250 000 € de revenus annuels,
  • Et une maîtrise stricte des dépenses publiques, à l’exception de la défense et de la charge de la dette.

Cette cure budgétaire vise à redresser les comptes publics tout en préservant, selon le gouvernement, une forme d’équité dans la répartition de l’effort.


Des retraités en première ligne

Si ces mesures sont présentées comme nécessaires pour stabiliser les finances de l’État, elles placent les retraités en première ligne de l’effort national. Entre le gel des pensions et la suppression d’un avantage fiscal de longue date, de nombreux foyers verront leur pouvoir d’achat s’éroder en 2026.

Reste à savoir si cette stratégie de rigueur budgétaire permettra de rétablir durablement les équilibres économiques… ou si elle accentuera le sentiment d’injustice chez les seniors.


En résumé

  • Abattement de 10 % supprimé → remplacé par un forfait de 2 000 €
  • Pensions gelées pendant 12 mois → perte moyenne de 100 € par an pour une pension de base
  • Plan d’économies global de 30 milliards d’euros
  • Les retraités les plus aisés davantage mis à contribution

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