Retraites 2025 : hausse de 2,2 %, montants réels, pièges fiscaux et gagnants du nouveau calcul
L’année 2025 marque une étape importante pour des millions de retraités français. Après plusieurs années d’inflation et de stagnation des pensions, une revalorisation de 2,2 % est enfin appliquée. Mais derrière cette hausse annoncée, la réalité sur les relevés bancaires s’avère plus nuancée. Entre fiscalité, seuils sociaux et disparités selon les profils, tous les retraités ne seront pas logés à la même enseigne.
Une hausse officielle, mais partielle
Depuis le 1er janvier 2025, la pension de base des retraités est revalorisée de 2,2 %. Concrètement, cela signifie que seules les pensions versées par l’Assurance Retraite (Cnav) et les régimes alignés bénéficient de cette hausse. Les pensions complémentaires, versées par l’Agirc-Arrco, restent quant à elles inchangées pour l’instant, faute d’accord à la date d’octobre 2025.
Résultat : un retraité qui touche une pension mixte — base et complémentaire — ne verra qu’une partie de sa retraite augmenter. Le gain réel sera donc souvent inférieur à celui que suggère le chiffre officiel.
Des montants réels plus modestes qu’espérés
Selon les dernières données, la pension moyenne en France s’élève à 1 666 € bruts par mois, soit environ 1 541 € nets après prélèvements sociaux. En appliquant la hausse de 2,2 % uniquement sur la pension de base, le gain moyen se situerait entre 20 et 40 euros par mois selon les profils.
Les retraités dont la pension repose majoritairement sur la base constateront une différence plus visible, tandis que ceux dont la complémentaire domine devront se contenter d’une augmentation minime.
Autre inégalité persistante : les femmes, qui représentent plus de la moitié des retraités, perçoivent toujours des pensions nettement inférieures à celles des hommes, conséquence de carrières incomplètes ou de périodes d’interruption professionnelle.
Inflation, impôts et pièges sociaux
Si cette revalorisation est accueillie comme une bonne nouvelle, elle risque d’être rapidement grignotée par la hausse continue des prix. L’inflation alimentaire et énergétique reste élevée, limitant le gain réel de pouvoir d’achat.
De plus, une petite hausse de pension peut avoir des effets inattendus sur la fiscalité. Certains retraités risquent de franchir les seuils de la CSG (Contribution Sociale Généralisée), entraînant une retenue plus forte sur leurs pensions. À cela s’ajoutent la CRDS (0,5 %) et la CASA (0,3 %), qui peuvent s’appliquer dès que le revenu fiscal dépasse certains plafonds.
Un geste fiscal méconnu : le dégrèvement de 100 € sur la taxe foncière
Peu de retraités le savent, mais un dégrèvement automatique de 100 € est accordé en 2025 sur la taxe foncière pour les personnes âgées de 65 à 75 ans. Cette aide, souvent passée inaperçue, vise à compenser partiellement la perte de pouvoir d’achat. Elle est appliquée directement par les services fiscaux, sans démarche spécifique.
Comment vérifier et tirer parti de la hausse
Le premier réflexe à avoir dès la réception du versement de janvier (visible en février) est de vérifier le montant sur son relevé bancaire et dans son espace personnel Assurance Retraite. La ligne “pension de base” doit indiquer l’ajustement de 2,2 %. En cas d’erreur ou de retard, un signalement rapide peut éviter une longue attente de régularisation.
Enfin, plutôt que de dépenser immédiatement cette augmentation, certains conseillers financiers recommandent de renforcer son épargne de précaution ou d’anticiper les dépenses de santé. L’incertitude autour de la revalorisation future de l’Agirc-Arrco incite à la prudence.
En résumé
- +2,2 % sur la pension de base uniquement
- Pas de hausse confirmée pour les pensions complémentaires
- Gains modestes : entre 20 et 40 € en moyenne
- Fiscalité à surveiller : risque de changement de tranche CSG
- Bonus discret : dégrèvement de 100 € sur la taxe foncière pour les 65-75 ans
La revalorisation 2025 des retraites apporte un léger souffle aux seniors, mais ne suffira sans doute pas à compenser la hausse du coût de la vie. En attendant de nouvelles décisions sur les pensions complémentaires, les retraités devront continuer à jongler entre vigilance budgétaire et espoir d’un véritable coup de pouce en 2026.
