Des squatteurs louent la maison d’un couple de retraités : “Ils ont mis le compteur EDF à leur nom”
L’histoire d’Alain et Martine Guérini illustre une réalité aussi choquante qu’inquiétante : malgré des lois de plus en plus strictes, certains squatteurs continuent d’agir en toute audace, allant jusqu’à mettre en location des logements qu’ils occupent illégalement.
Une découverte glaçante
En 2024, Alain et Martine, un couple de retraités vivant à Villeparisis en Seine-et-Marne, pensaient pouvoir enfin profiter de leur retraite après des années de travail. Leur projet était simple : rénover la maison héritée des parents d’Alain pour la vendre. Mais leur rêve s’est transformé en cauchemar lorsqu’ils ont découvert que des inconnus s’y étaient installés… et qu’ils prétendaient même en être les propriétaires.
Prévenus par leurs voisins, les Guérini se sont rendus sur place, incrédules. Martine raconte :
“Nous l’avons appris début juin 2024. Ils ont mis le compteur EDF à leur nom et ont changé les serrures au nez et à la barbe du voisinage.”
Une maison transformée en “jackpot”
À l’intérieur, la situation était catastrophique. Les squatteurs vivaient dans des conditions précaires, au milieu des travaux inachevés et sans assainissement. Pire encore, ils avaient décidé de louer une partie de la maison, transformant ce bien familial en véritable source de revenus illégitimes.
“Quand ils utilisent l’eau ou les toilettes, les eaux usées se déversent dans le vide sanitaire”, témoigne Martine, écœurée par l’état des lieux.
Un parcours du combattant pour récupérer leur bien
Le couple a déposé plainte dès la découverte du squat, mais la première procédure est restée sans suite. Déterminés à faire valoir leurs droits, ils ont relancé le dossier. Grâce à la loi anti-squat, renforcée en 2025, les démarches se sont cette fois accélérées. Un arrêté de mise en demeure a été délivré par le sous-préfet de Meaux, donnant aux occupants jusqu’au 18 juillet pour quitter les lieux.
Mais les squatteurs ont résisté jusqu’au bout. Ce n’est que le 5 août 2024, après l’intervention des forces de l’ordre, que la maison a enfin été libérée. Trois personnes ont été expulsées, et un inventaire mené par un huissier a révélé la disparition de plusieurs objets, dont une moto appartenant au couple.
Des lois renforcées, mais une peur persistante
Depuis quelques années, la France a durci le ton face au squat.
La loi Kasbarian-Bergé de 2023, suivie d’un nouveau texte voté en 2025, permet désormais d’expulser les squatteurs en 72 heures, même pendant la trêve hivernale. Les contrevenants risquent jusqu’à 7 500 euros d’amende et trois ans de prison. Les fournisseurs d’énergie, quant à eux, n’ont plus le droit d’ouvrir des contrats dans des logements occupés illégalement.
Malgré tout, les cas se multiplient encore, prouvant que la peur du squat reste bien réelle chez les propriétaires. Car derrière chaque affaire, il y a des vies bouleversées, des économies ruinées et une profonde impression d’injustice.
