Menus enfants dans les fast-foods : ce que l’on ne vous dit pas (et qui inquiète les experts)
Chaque parent le sait : une sortie au fast-food, c’est souvent une fête pour les enfants. Nuggets, frites, petits jouets… Tout est pensé pour séduire. Mais derrière cette façade joyeuse et ces menus colorés se cache une réalité bien moins appétissante : une opacité inquiétante sur la composition exacte des aliments servis à nos enfants. C’est le cri d’alarme lancé par l’UFC‑Que Choisir dans une enquête publiée le 16 juillet 2025.
Des ingrédients flous, voire invisibles
McDonald’s, KFC, Burger King, Quick… toutes ces enseignes ont un point commun : elles ne fournissent pas de liste détaillée des ingrédients contenus dans leurs menus enfants. Au lieu de cela, on se contente de descriptions vagues comme « pain, viande, sauce ». Rien n’est dit sur les conservateurs, les colorants, les arômes artificiels ou encore le sel injecté dans certaines viandes.
Et ce n’est pas faute de savoir faire. Dans d’autres pays, comme la Suisse, les mêmes chaînes publient des listes précises : jusqu’à 33 ingrédients pour un seul burger, dont certains additifs soupçonnés d’effets nocifs sur la santé.
Des allergènes et additifs passés sous silence
Ce manque de transparence est particulièrement problématique pour les enfants, plus sensibles que les adultes à certains additifs. Certains colorants ou exhausteurs de goût sont suspectés de favoriser l’hyperactivité, les troubles digestifs, ou encore les allergies.
Côté allergènes, la situation est tout aussi préoccupante. Quick, par exemple, ne donne aucune information claire à ce sujet, tandis que KFC oblige les clients à consulter chaque fiche produit individuellement. Une démarche fastidieuse pour les parents, alors que le risque peut être immédiat pour un enfant allergique.
Nutri-Score : quand il existe, il est dépassé
Une seule enseigne propose un Nutri‑Score filtrable… mais basé sur une ancienne méthode de calcul. Résultat : des notes plus flatteuses que la réalité. Les autres chaînes, elles, ne communiquent tout simplement pas cet indicateur pourtant essentiel pour évaluer l’équilibre nutritionnel d’un repas.
Pourquoi les experts tirent la sonnette d’alarme
Pour les professionnels de santé, cette opacité constitue un vrai danger. Elle empêche les familles de faire des choix éclairés, entretient une fausse image de menus « adaptés aux enfants » et banalise des produits trop gras, trop salés ou trop sucrés.
L’UFC‑Que Choisir appelle donc la Commission européenne à imposer, sans délai, la transparence totale sur les ingrédients, additifs, allergènes et Nutri‑Score. Une demande de bon sens, selon l’association.
Quels gestes adopter pour mieux protéger nos enfants ?
En attendant une régulation à l’échelle européenne, voici quelques réflexes utiles à adopter au quotidien :
- Favoriser les chaînes transparentes : utilisez des applications comme Yuka ou Open Food Facts pour scanner les produits.
- Limiter les fast-foods à des occasions exceptionnelles : évitez d’en faire une habitude.
- Privilégier les repas faits maison ou les petites enseignes locales où la composition des plats est claire.
- Sensibiliser les enfants : leur apprendre à reconnaître des aliments sains et à poser des questions sur ce qu’ils mangent.
- Signaler les manques de transparence : faites remonter vos remarques aux enseignes ou aux associations de consommateurs.
Mieux vaut prévenir que deviner
Sans tomber dans la paranoïa, il est essentiel de regarder la réalité en face. Ce que nous ignorons peut nuire à la santé de nos enfants. À l’heure où l’alimentation joue un rôle central dans leur développement, la transparence alimentaire ne devrait plus être une option. C’est un droit. Et en tant que parents, consommateurs et citoyens, nous devons le revendiquer.
