Salarié chez Leclerc : il raconte son premier et dernier jour de travail et révèle les coulisses d’un métier éprouvant
Certains emplois marquent durablement. Pour ce jeune homme, son passage chez Leclerc a été aussi fulgurant qu’inoubliable. En l’espace d’une seule journée, il a découvert un univers qu’il n’imaginait pas si dur, au point de quitter son poste après seulement cinq minutes d’avance… sans dire au revoir. Sur Reddit, son témoignage a suscité de nombreuses réactions et relance une question sensible : les conditions de travail dans certains hypermarchés sont-elles devenues intenables pour les salariés les plus fragiles.
Un métier essentiel mais extrêmement exigeant
Dans la logistique, le préparateur de commandes est un rouage indispensable. Réceptionner, trier, organiser et préparer les marchandises pour l’expédition demande rigueur, rapidité et endurance. En entrepôt comme en grande surface, chaque erreur coûte du temps et chaque minute compte. Lorsqu’un environnement est bien organisé, le travail peut être stimulant. Mais lorsque l’ambiance se dégrade ou que la pression s’intensifie, ce métier devient rapidement éprouvant, physiquement comme moralement.
C’est précisément ce contraste que met en lumière ce jeune intérimaire qui rêvait simplement d’un revenu pour financer une reconversion.
Une journée d’intégration qui tourne au cauchemar
Après deux mois de recherches difficiles, il obtient enfin une mission d’une semaine chez Leclerc. Le poste est loin de chez lui, les horaires sont très matinaux, mais il s’accroche. Sans filtre, il raconte sur Reddit ce qu’il considère comme son pire jour de travail.
Dès son arrivée, il est affecté au rayon boucherie et placé sous la supervision d’un chef de rayon qu’il décrit comme sévère et cassant. Critiques incessantes, remarques sur sa lenteur, ton méprisant. Pour un débutant découvrant le poste, le choc est brutal. Il tente de tenir, mais l’épuisement physique et la pression psychologique s’accumulent.
Au bout d’une journée interminable, il craque. Cinq minutes avant la fin de son service, il quitte discrètement son poste, sans avertir personne. Il annule la mission dans la foulée. Les douleurs musculaires extrêmement intenses qui suivent confirment son choix. Amèrement, il conclut qu’on l’avait prévenu d’une ambiance toxique, et qu’il ne comprend pas comment certains salariés y survivent en CDI.
Un deuxième témoignage qui confirme une ambiance pesante
Son histoire n’est pas isolée. Un autre ancien salarié, hôte de caisse cette fois, raconte une expérience similaire. Pour être recruté, il faut déjà connaître quelqu’un qui recommande son CV. Le ton est donné.
La cheffe de caisse l’accueille froidement, allant jusqu’à lui envoyer un message humiliant avant même l’entretien. Malgré cela, il obtient le poste. Il découvre alors un fonctionnement qu’il décrit comme épuisant. Les horaires changent en permanence, parfois organisés en coupure interminable : 9 h à 13 h, puis 16 h à 19 h. Certaines employées sont contraintes d’attendre trois heures dans leur voiture sur un parking, faute de possibilité de rentrer chez elles.
Les journées s’enchaînent sans rotation des postes, avec des caisses fixes pendant 7 à 9 heures consécutives. Les pauses, rarissimes, ne sont accordées que lorsque la responsable juge qu’il n’y a plus de clients. Quant à la relation clientèle, elle accentue la fatigue. Entre indifférence glaciale et agressions verbales, les caissiers doivent, selon lui, encaisser en silence sous peine de se faire réprimander.
Un problème généralisé ou des cas isolés
Ces récits posent une question importante. S’agit-il de situations exceptionnelles liées à des encadrants toxiques ou d’un malaise plus profond dans certaines grandes enseignes. Le secteur de la grande distribution souffre d’une réputation complexe depuis des années. Pression sur les coûts, rythme soutenu, manque de personnel, horaires morcelés, management expéditif. Beaucoup d’anciens employés pointent une déshumanisation progressive du travail.
Pour d’autres, tout dépend du magasin, de l’équipe, du directeur. Certains témoignent au contraire de conditions correctes, d’entraide et d’un cadre clair. Leclerc n’échappe pas à cette dualité.
Des histoires qui trouvent un large écho
Ce qui frappe dans ces témoignages, c’est la sincérité crue avec laquelle les anciens salariés décrivent leur vécu. Ils ne cherchent ni à généraliser ni à accuser tout un groupe. Ils racontent simplement des situations qu’ils ont mal vécues et qui les ont marquées. Et leur parole trouve un écho chez des centaines d’autres personnes qui ont connu les mêmes difficultés.
Ces récits rappellent que derrière les étiquettes et les rayons bien alignés, il y a des femmes et des hommes soumis à une pression souvent invisible. Et que dans certains environnements, une seule journée suffit à comprendre que le travail peut parfois coûter beaucoup plus qu’il ne rapporte.
