Vers la suppression d’un jour férié en France : une mesure choc pour combler le déficit ?

Et si l’État vous demandait de travailler un jour férié pour sauver le budget national ? Ce scénario, qui peut sembler provocateur, est aujourd’hui sérieusement envisagé par le gouvernement de François Bayrou. Dans un contexte économique tendu, l’idée de supprimer un jour férié pour renflouer les caisses publiques refait surface… et divise déjà l’opinion.

Un jour férié sacrifié pour 3 milliards d’euros ?

La France compte actuellement 11 jours fériés dans l’année. Pour faire face à un déficit public estimé à plus de 40 milliards d’euros en 2026, l’exécutif envisage de reprendre un modèle déjà connu : celui du lundi de Pentecôte, devenu depuis 2004 une journée de solidarité travaillée sans compensation salariale, au bénéfice de l’autonomie des personnes âgées et handicapées.

Cette mesure pourrait être étendue à un second jour, avec un gain estimé de plus de 3 milliards d’euros par an pour les finances publiques. En somme, plus de travail = plus de croissance = plus de recettes fiscales. C’est l’équation défendue par plusieurs économistes.

Quelle date sera sacrifiée ?

Si la mesure se confirme, le choix du jour férié supprimé sera crucial. Plusieurs options sont déjà évoquées : le 15 août, situé au cœur de l’été et jugé « creux » économiquement, ou l’un des nombreux jours fériés du mois de mai, souvent synonyme de ponts à rallonge.

Mais ce choix n’est pas neutre : dans les zones touristiques, certains professionnels redoutent une perte de chiffre d’affaires, et beaucoup de salariés dénoncent une nouvelle atteinte à leur équilibre vie pro/vie perso. « C’est absurde », lance une commerçante de Lacanau. « J’ai déjà peu de vacances, alors perdre un jour férié… non merci », renchérit une employée à Bordeaux.

Les syndicats montent au créneau

Comme en 2004, les syndicats s’opposent fermement à cette initiative. La CGT parle d’une « fausse bonne idée », estimant que le gouvernement évite de s’attaquer aux vrais leviers, comme les 200 milliards d’aides publiques aux entreprises ou les avantages fiscaux accordés aux plus riches.

Pour beaucoup, cette mesure donne une impression d’effort uniquement demandé aux travailleurs, sans réelle garantie sur l’utilisation des fonds récoltés. À ce jour, aucune affectation précise n’a été annoncée : éducation, santé, ou simple réduction du déficit ? Le flou demeure.

Une décision loin d’être anodine

Travailler un jour férié, ce n’est pas juste « travailler un jour de plus ». Pour de nombreux Français, les jours fériés sont des moments symboliques : repos, famille, traditions religieuses ou républicaines. Y toucher, c’est aussi envoyer un message fort sur la place du travail dans la société.

À l’heure où la fatigue sociale et les inégalités sont plus visibles que jamais, cette mesure, même si économiquement rentable, risque de raviver les tensions. Le débat est donc loin d’être clos.

Conclusion : une France au travail, mais à quel prix ?

La suppression d’un jour férié pour boucler le budget 2026 semble techniquement efficace, mais politiquement risquée. Si elle venait à être confirmée, cette décision symboliserait une nouvelle étape dans le partage de l’effort national. Reste à savoir si les Français accepteront de perdre un jour de repos… sans contrepartie visible.

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