Vers une France avec moins de jours fériés ? La décision choc du gouvernement Bayrou

Le climat social s’échauffe en France après une annonce fracassante du Premier ministre François Bayrou : dans le cadre du budget 2026, le gouvernement prévoit de supprimer deux jours fériés. Le lundi de Pâques et le 8 mai sont dans le viseur. Une mesure présentée comme nécessaire pour redresser l’économie, mais qui suscite déjà une vive opposition dans tout le pays.

Objectif : produire plus, économiser plus

François Bayrou l’a martelé ce mardi 15 juillet : « Travailler plus pour redresser la France ». Avec cette proposition, il entend augmenter la productivité nationale et générer des économies à hauteur de 4,2 milliards d’euros, selon les estimations du gouvernement. Dans un contexte de rigueur budgétaire et de hausse des dépenses militaires (6,5 milliards d’euros supplémentaires pour la défense), cette mesure s’inscrit dans un plan global de 43,8 milliards d’euros d’économies.

Le Premier ministre justifie le choix des deux dates par leur « faible portée religieuse ou historique », qualifiant le mois de mai de « gruyère » en raison de ses multiples jours chômés. L’idée serait de transformer ces journées en journées de solidarité, à l’image du lundi de Pentecôte, déjà utilisé pour financer la dépendance depuis 2004.

Un modèle de solidarité… ou une provocation sociale ?

Là où le gouvernement parle de solidarité et d’effort collectif, l’opposition voit une attaque directe contre les travailleurs. Le président du Rassemblement National, Jordan Bardella, dénonce une mesure qui « efface nos racines et notre histoire », tandis qu’Alexis Corbière (écologiste) y voit une « insulte sociale à 30 millions de salariés ».

Du côté des syndicats, la réaction est tout aussi vive. Thomas Vacheron (CGT) alerte sur les conséquences sociales de cette suppression de jours fériés, accusant le gouvernement de faire peser les efforts sur les salariés sans toucher aux aides publiques aux entreprises ni aux niches fiscales des plus riches.

Une France moins généreuse en jours fériés ?

Avec cette réforme, la France passerait de 11 à 9 jours fériés légaux, se plaçant parmi les pays européens les moins généreux en la matière, aux côtés des Pays-Bas et du Danemark. Une réduction qui soulève une question cruciale : jusqu’où peut-on aller au nom de la compétitivité ?

Le débat est lancé, et il risque d’agiter longtemps les sphères politique, syndicale et citoyenne. Car au-delà des chiffres, c’est une vision du travail, du temps de repos et de la justice sociale qui est en jeu.


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