Arrêts maladie : vers 7 jours de carence ? Une proposition qui fait bondir les Français
Le débat sur la protection sociale revient sur le devant de la scène avec une nouvelle proposition qui ne manque pas de faire réagir. François Bayrou, haut-commissaire au Plan, a récemment évoqué une mesure qui pourrait bouleverser les règles en matière d’arrêt maladie. Objectif affiché : réaliser des économies. Mais pour les salariés, les syndicats, et même certains employeurs, cette idée passe très mal.
Une réforme en préparation
Actuellement, lorsqu’un salarié du secteur privé est en arrêt maladie, il doit faire face à un délai de carence de trois jours. Pendant cette période, il n’est pas indemnisé. La nouvelle proposition consisterait à allonger ce délai à sept jours, ce qui signifierait une semaine entière sans revenu pour les travailleurs concernés.
L’argument avancé ? Réduire le poids croissant des arrêts maladie sur les finances publiques. Chaque année, ceux-ci représentent un coût de près de 12 milliards d’euros pour l’Assurance maladie. Un chiffre que l’État souhaite impérativement faire baisser.
Une mesure qui inquiète
Cette proposition n’arrive pas seule. Depuis le 1er avril 2025, le plafond des indemnités journalières a déjà été revu à la baisse, passant de 1,8 à 1,4 fois le SMIC. Pour de nombreux salariés, cela représente une perte de 12 euros par jour.
Par ailleurs, les employeurs doivent désormais indemniser leurs salariés à hauteur de 90 % du salaire, mais seulement après le délai de carence, et sous réserve d’ancienneté. Une situation qui inquiète surtout les travailleurs précaires : intérimaires, salariés en CDD, ou employés de petites entreprises, souvent sans mutuelle.
Allonger le délai de carence pourrait inciter certains à travailler malades, par peur de ne pas pouvoir subvenir à leurs besoins. D’autres pourraient tout simplement renoncer à se soigner. Pour les syndicats, c’est un net recul de la protection sociale, dans un contexte déjà tendu sur le plan économique.
Une bombe sociale en perspective
Cette réforme, si elle venait à être adoptée, risque de raviver les tensions. En pleine crise du pouvoir d’achat, avec une inflation toujours présente et une précarité grandissante, faire porter davantage d’efforts sur les salariés les plus fragiles pourrait s’avérer explosif.
Une pétition intersyndicale a d’ailleurs déjà été lancée pour s’opposer à ce projet. Car derrière cette volonté de faire des économies, beaucoup y voient une atteinte directe aux droits des malades.
Faut-il sacrifier les malades pour équilibrer le budget ?
Pour l’exécutif, il s’agit de lutter contre l’absentéisme de courte durée et de redonner de l’oxygène aux comptes publics. Mais à quel prix ? Depuis la crise sanitaire, la santé est devenue un sujet central pour les Français. Toucher à l’indemnisation des arrêts maladie, c’est donc prendre le risque d’un nouveau bras de fer social.
Reste à savoir si cette proposition ira jusqu’au bout. Pour l’heure, elle ne fait que circuler, mais la simple évocation de cette mesure suffit à susciter un véritable tollé. Une chose est sûre : les débats autour de l’avenir de notre système de santé et de la justice sociale sont loin d’être terminés.
