Elle touchait une allocation de 2 700 € par mois pour handicap… tout en participant à des courses à pied
Une affaire de fraude aux allocations a récemment défrayé la chronique au Royaume-Uni. Une femme de 50 ans, bénéficiaire d’une allocation pour handicap sévère, a été rattrapée par ses propres publications sur les réseaux sociaux.
Une fraude détectée grâce à Facebook
Diagnostiquée d’une sclérose en plaques en 2005, Sara Morris avait obtenu en 2020 une allocation importante pour « handicap sévère ». Elle avait alors affirmé être dans l’incapacité de rester debout pour cuisiner ou de sortir seule de sa salle de bains. Cette déclaration lui avait permis d’obtenir une prestation mensuelle de 2 292 livres sterling, soit environ 2 723 euros.
Mais la réalité était tout autre. Membre active d’un club de course à pied, elle participait régulièrement à des épreuves de cinq et dix kilomètres. Ses nombreuses publications sur Facebook ont fini par attirer l’attention des services de contrôle. Entre mai 2019 et décembre 2022, elle avait partagé pas moins de 73 photos d’elle en pleine activité sportive.
71 000 euros perçus au total
Face aux doutes, une enquête a été ouverte. Les autorités ont mis en place une surveillance discrète et ont filmé l’allocataire en train de courir. En juillet 2024, elle a été condamnée à huit mois de prison pour déclaration frauduleuse.
En tout, Sara Morris avait perçu près de 71 000 euros d’allocations. Selon la justice britannique, environ 20 500 livres (soit près de 24 000 euros) avaient été indûment versées. Elle a été sommée de rembourser cette somme dans les 28 jours, sous peine d’une nouvelle peine de prison de neuf mois.
La lutte contre la fraude aux aides sociales s’intensifie
En France aussi, les autorités renforcent leurs moyens de détection. Selon la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), la détection des fraudes a progressé de 20 % en 2024. Cette hausse ne signifie pas forcément plus de fraudes, mais reflète une amélioration des outils de contrôle.
La majorité des fraudes concernent des situations individuelles : fausses déclarations de ressources, de situation familiale ou dissimulation d’informations. La Cnaf estime toutefois que la fraude sociale représente moins de 3 % des montants versés, soit une infime partie des 100 milliards d’euros de prestations distribuées chaque année.
Une affaire qui relance le débat
L’histoire de Sara Morris illustre à quel point les réseaux sociaux peuvent jouer un rôle crucial dans la détection de fraudes. Cette affaire relance aussi le débat sur les contrôles, la protection des prestations sociales et la responsabilité individuelle des bénéficiaires.
Les autorités rappellent que ces allocations sont destinées à ceux qui en ont réellement besoin et que toute fausse déclaration peut entraîner des sanctions lourdes : remboursement intégral, pénalités et parfois prison.
