Fers à repasser : pourquoi les Français les délaissent (sans pour autant négliger leur apparence)

Il fut un temps où le fer à repasser était un incontournable de chaque foyer français. Symbole d’ordre, de rigueur et d’élégance, il trônait fièrement dans les buanderies. Mais cette époque semble révolue. En 2024, les ventes de fers à repasser et de centrales vapeur ont chuté à 1,6 million d’unités, contre 3 millions à la fin des années 2000. Une baisse de plus de 45 % en moins de vingt ans.

Faut-il en conclure que les Français ne se soucient plus de leur tenue ? Pas si vite.

Un vestiaire plus décontracté

L’un des principaux moteurs de ce changement est l’évolution des codes vestimentaires. Le costume-cravate a reculé, le tailleur aussi. Dans de nombreux secteurs, les vêtements formels ont cédé leur place à une mode plus confortable et informelle. Le télétravail, largement démocratisé depuis 2020, a lui aussi contribué à réduire les occasions de porter des vêtements nécessitant un repassage rigoureux.

Aujourd’hui, la majorité des Français privilégie des textiles qui se froissent peu, ou qui peuvent être portés avec quelques plis sans que cela ne choque personne.

L’innovation au service de la simplicité

Ce n’est pas que les Français refusent l’idée d’un vêtement net et soigné. C’est plutôt qu’ils cherchent des alternatives plus rapides, plus pratiques. Le marché a donc vu l’essor des défroisseurs vapeur, qui permettent de lisser une chemise ou une robe en quelques secondes. Leurs ventes progressent chaque année (+5,2 % en 2024), attirant une clientèle jeune, mobile et peu adepte du repassage traditionnel.

Les fabricants de lave-linge et de sèche-linge ont aussi innové. Beaucoup de modèles récents proposent un cycle « défroissage », qui limite les plis et réduit, voire supprime, le besoin de repasser.

Une durée de vie plus longue

Autre phénomène qui pèse sur les ventes : les fers et centrales vapeur s’usent moins vite. Moins utilisés, ils tombent aussi moins souvent en panne. Ajoutez à cela des améliorations techniques (systèmes anticalcaire, matériaux plus durables), et vous obtenez des appareils qui restent en service plus longtemps.

Des habitudes qui changent

Le repassage, autrefois rituel hebdomadaire, devient aujourd’hui un acte ponctuel, souvent improvisé. Certains se contentent de suspendre leurs vêtements dans la salle de bain pour profiter de la vapeur de la douche. D’autres, comme cette jeune enseignante, admettent utiliser leur fer à lisser pour éliminer un pli sur une blouse.

Un marché qui se transforme, mais qui ne disparaît pas

Malgré tout, le fer à repasser n’est pas encore un objet du passé. En 2024, un million d’unités ont encore trouvé preneur. Il reste un équipement essentiel pour certaines familles, certains métiers ou certains amateurs de tenues impeccables.

Mais le message est clair : les Français veulent gagner du temps, consommer moins, et vivre plus librement. Et le repassage, symbole d’une époque plus rigide, s’efface doucement au profit de solutions plus souples.


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