Fin de la prime de Noël : “C’est ignoble” — Manuel Bompard dénonce une mesure injuste envers les plus précaires

Chaque fin d’année, la prime de Noël constitue une bouffée d’air pour près de deux millions de foyers modestes en France. Versée par la CAF, la MSA ou France Travail, cette aide exceptionnelle permet à de nombreux ménages de respirer un peu avant les fêtes, en offrant un coup de pouce pour acheter des cadeaux, décorer la maison ou préparer le repas de Noël.
Mais cette tradition solidaire pourrait bientôt changer radicalement. Le gouvernement envisage de restreindre la prime de Noël dès 2026, suscitant la colère d’une partie de la classe politique.


Un recentrage qui exclurait les plus précaires

Selon le projet de loi de finances 2026, la prime serait désormais réservée aux seules familles allocataires de minima sociaux avec enfants. Concrètement, les bénéficiaires du RSA sans enfant ou les chômeurs en fin de droits pourraient en être exclus.
Cette réforme s’inscrit dans une logique de “recentrage des aides”, comme l’a expliqué le ministre du Travail et des Solidarités, Jean-Pierre Farandou, sur France Inter :

“L’État français a été très généreux. Je ne suis pas sûr que notre pays ait les moyens de poursuivre ces politiques de générosité maximale. Il faut donc accepter un recentrage.”

En d’autres termes, le gouvernement souhaite concentrer les aides sur les foyers jugés “les plus fragiles”, tout en réduisant le budget global consacré à cette prime. Une orientation qui laisse craindre une perte de pouvoir d’achat pour des milliers de personnes seules ou de couples sans enfant.


Montants de la prime de Noël 2025

Pour 2025, les montants de la prime resteront identiques à ceux de 2024, dans un contexte de rigueur budgétaire :

  • Personne seule : 152,45 €
  • Personne seule avec un enfant : 228,68 €
  • Couple avec un enfant : 274,41 €
  • Couple avec deux enfants : 320,15 €
  • Parent isolé avec deux enfants : 335,39 €
  • Couple avec quatre enfants : 442,11 €
  • + 60,98 € par enfant supplémentaire

Les bénéficiaires via France Travail continueront à percevoir 152,45 €, quel que soit le nombre de personnes au foyer.


“C’est ignoble” : la colère de Manuel Bompard

Du côté de La France insoumise, la réaction ne s’est pas fait attendre.
Sur BFMTV et sur X (ancien Twitter), Manuel Bompard, député des Bouches-du-Rhône et coordinateur de LFI, a vivement dénoncé la décision du gouvernement :

“On ne leur verse pas des millions, on leur donne 150 euros au moment de Noël pour pouvoir acheter des cadeaux pour leurs enfants ou pour leurs neveux ! C’est ignoble de faire des économies sur le dos des plus pauvres.”

Pour lui, cette mesure est non seulement injuste, mais aussi humainement indécente, car elle prive des personnes déjà en difficulté d’un soutien symbolique, souvent essentiel moralement à l’approche des fêtes.

“Même s’ils n’ont pas d’enfant, ils ont une famille quand même”, a-t-il insisté.


Une question de justice sociale

Cette polémique illustre une fois de plus la tension entre rigueur budgétaire et justice sociale. D’un côté, l’État cherche à maîtriser la dépense publique. De l’autre, les opposants dénoncent un recul de la solidarité nationale, surtout dans un contexte d’inflation persistante et de précarité croissante.

Pour beaucoup de bénéficiaires, la prime de Noël n’est pas un luxe, mais une aide vitale pour passer les fêtes dignement. Sa suppression partielle risque d’alimenter un sentiment d’injustice et d’abandon chez les plus fragiles, ceux pour qui Noël n’est souvent qu’une parenthèse de répit au cœur d’une année difficile.


En résumé

  • Le gouvernement envisage de réserver la prime de Noël 2026 aux familles avec enfants.
  • Les allocataires du RSA sans enfant et les chômeurs en fin de droits pourraient en être exclus.
  • Manuel Bompard dénonce une mesure “ignoble” et accuse l’État de “faire des économies sur le dos des pauvres”.
  • Les montants 2025 restent inchangés, mais l’avenir de cette aide emblématique est incertain.

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