Gel des retraites en 2026 : une mesure phare du budget Lecornu qui fait débat
Le gouvernement de Sébastien Lecornu a dévoilé, ce mardi 14 octobre, son projet de budget pour 2026. L’objectif affiché est ambitieux : réduire massivement les dépenses publiques afin de maîtriser le déficit. Parmi les mesures les plus commentées figure le gel des retraites, une décision qui touche directement des millions de Français.
Un budget sous haute tension
Dans un contexte économique tendu, où les dépenses sociales et les pensions représentent une part importante des finances publiques, l’exécutif veut réaliser 30 milliards d’euros d’économies. Le gel des pensions et de certaines prestations sociales, comme les allocations familiales, est présenté comme une étape essentielle de ce plan d’austérité budgétaire.
Cette mesure s’inscrit dans une logique de maîtrise des dépenses et de prolongation de la contribution sur les grandes fortunes. Le texte sera prochainement débattu au Parlement, alors que plusieurs motions de censure pourraient être déposées.
3,6 milliards d’euros d’économies attendues
Selon le projet de loi de finances de la Sécurité sociale, l’ensemble des retraites de base sera gelé en 2026, de même que certaines prestations sociales. Le gouvernement estime que cette mesure permettra de réaliser 3,6 milliards d’euros d’économies.
Toutefois, le Haut conseil des finances publiques juge les prévisions économiques “optimistes”. Il souligne que, malgré le gel, le montant global des pensions progressera de 6 milliards d’euros grâce aux effets démographiques : augmentation du nombre de retraités et montée en ancienneté des droits.
Sous-indexation à partir de 2027
Le gel des pensions en 2026 n’est qu’une première étape. À partir de 2027, le gouvernement prévoit une sous-indexation de 0,4 point, ce qui signifie que les revalorisations automatiques seront inférieures à l’inflation. Les retraités verront donc leur pouvoir d’achat évoluer plus lentement, voire reculer en cas de forte inflation.
Réforme de l’abattement fiscal sur les retraites
Autre changement majeur : l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions sera remplacé par un abattement forfaitaire de 2 000 euros. Cette réforme vise à simplifier le système et à mieux cibler l’effort fiscal.
Selon le gouvernement, cette mesure bénéficiera aux couples de retraités les plus modestes, tandis que les retraités aux revenus plus élevés seront davantage mis à contribution. Cette évolution fiscale s’inscrit dans la volonté de “mieux répartir l’effort”, tout en préservant une certaine équité.
Ce que cela change pour les retraités
En pratique, les pensions ne seront pas totalement figées : la hausse du nombre de retraités permettra une progression mécanique des dépenses, même sans indexation sur l’inflation. Mais les individus, eux, verront une augmentation ralentie de leurs revenus, et certains pourraient constater une baisse relative de leur pouvoir d’achat.
Cette politique marque un tournant dans la gestion des retraites en France, avec une volonté affirmée de réduire la dépense publique au détriment de la revalorisation des pensions.
En résumé
- Gel des pensions en 2026, générant 3,6 milliards d’euros d’économies.
- Sous-indexation de 0,4 point en 2027.
- Nouvel abattement fiscal de 2 000 €, plus ciblé que l’actuel abattement de 10 %.
- Progression globale des dépenses due aux effets démographiques, mais évolution ralentie des revenus individuels.
Cette mesure budgétaire, présentée comme “nécessaire” par le gouvernement, risque toutefois de relancer le débat sur le pouvoir d’achat des retraités et sur la répartition des efforts dans un contexte économique tendu.
