Leroy Merlin ferme des magasins en France : votre ville est-elle concernée ?

Leroy Merlin, l’enseigne de bricolage préférée de millions de Français, vient de créer la surprise. Alors qu’elle n’avait plus fermé de point de vente depuis longtemps, la marque a annoncé la fermeture prochaine de deux magasins. Une nouvelle qui interroge les clients, inquiète les salariés et soulève de nombreuses questions sur l’avenir du groupe.

Une décision inattendue qui surprend les habitués

Lors d’un comité social et économique central organisé à Lille, la direction de Leroy Merlin a confirmé ce que personne n’imaginait vraiment : plusieurs fermetures vont avoir lieu, et ce dès 2026. Une annonce particulièrement étonnante pour une enseigne qui reste numéro un du bricolage en France.

Malgré une forte fréquentation et une notoriété intacte, certains points de vente parisiens seraient devenus structurellement déficitaires. Un phénomène rare pour Leroy Merlin, ce qui explique l’émoi suscité par la nouvelle.

Quels magasins Leroy Merlin vont fermer ?

Deux magasins parisiens sont directement concernés :

  • Leroy Merlin Rosa-Parks (Paris 19e), fermeture prévue en avril 2026
  • Leroy Merlin Daumesnil (Paris 12e), fermeture prévue en octobre 2026

Ces deux magasins d’environ 6 000 m² chacun n’auraient plus trouvé leur équilibre économique. En revanche, les sites historiques de Beaubourg et de la Madeleine seront rénovés et maintenus.

Selon la direction, ces décisions s’expliquent par une évolution nette des habitudes d’achat dans la capitale.

Leroy Merlin mise sur un nouveau modèle : les petites boutiques urbaines

La marque n’abandonne pas Paris, bien au contraire. Elle change de stratégie.

Plutôt que de grandes surfaces coûteuses à entretenir, Leroy Merlin veut développer des boutiques urbaines de petite taille, entre 100 et 250 m², spécialisées dans la cuisine, la salle de bains ou la menuiserie.

Objectifs annoncés :

  • Plus de proximité avec les clients
  • Conseils personnalisés
  • Implantation dans des zones très denses
  • Moins de coûts logistiques
  • Meilleure rentabilité locale

Trois nouvelles adresses devraient ouvrir dès 2026 dans les 13e et 14e arrondissements de Paris. Et ce n’est qu’un début : d’ici à 2030, une vingtaine de mini-boutiques pourraient voir le jour.

Un modèle que le groupe envisage même d’exporter dans les grandes métropoles de province.

271 salariés dans l’incertitude

La fermeture de Rosa-Parks et Daumesnil touche directement 271 employés.
La direction promet qu’un poste sera proposé à chacun dans l’un des 26 magasins d’Île-de-France. Mais cette garantie s’accompagne d’un point particulièrement controversé.

En cas de refus d’un poste jugé adéquat, un salarié pourrait être exposé à un licenciement pour motif disciplinaire. Un scénario que les syndicats dénoncent fermement, parlant d’une pression inacceptable et d’un risque de plan social déguisé.

CFDT, FO et CGT expriment à l’unisson leur inquiétude :

  • une incompréhension face à une enseigne très rentable,
  • un choc pour les équipes,
  • la peur d’une stratégie de fermeture progressive,
  • la demande d’une expertise indépendante sur la situation réelle.

Une procédure d’alerte a d’ailleurs été déposée concernant la santé et la sécurité du personnel.

Un repositionnement stratégique qui soulève des questions

Pour Leroy Merlin, le concept de mini-boutique fonctionne déjà très bien dans certains quartiers. La marque affirme que 90 % des clients de ces formats habitent dans un rayon de 1,5 km. Un atout majeur dans les grandes villes où la proximité devient un critère essentiel.

Mais cette transformation inquiète les experts du secteur. En misant de plus en plus sur les petits formats, le risque est de voir d’autres grandes surfaces fermer, en région parisienne ou ailleurs en France.

La direction se veut rassurante : pour l’instant, seules les deux adresses parisiennes sont concernées. Cependant, la question demeure : s’agit-il d’un simple ajustement ou du début d’une transformation plus profonde du commerce du bricolage ?

Faut-il s’attendre à d’autres fermetures ?

Officiellement, non. Leroy Merlin affirme vouloir renforcer sa présence dans Paris en multipliant les petites boutiques. Mais les salariés, les syndicats et les observateurs retiennent surtout un paradoxe : vouloir s’étendre tout en fermant des magasins emblématiques.

Ce changement de cap pourrait annoncer une nouvelle manière de consommer le bricolage en milieu urbain : moins de grandes surfaces, plus de proximité et de services spécialisés.

Pour l’heure, une page se tourne pour l’enseigne, et de nombreux clients s’interrogent déjà : leur ville pourrait-elle être la prochaine concernée ?

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