Partir en vacances chaque été : un luxe réservé à ceux qui gagnent ce revenu minimum
Chaque année, l’été arrive avec son lot de promesses : soleil, plage, évasion… Mais pour une part croissante de la population, ces vacances tant attendues deviennent de plus en plus inaccessibles. Dans un contexte économique difficile, le simple fait de s’accorder quelques jours loin de chez soi nécessite désormais un revenu que beaucoup n’atteignent pas.
Vacances ou factures : un choix de plus en plus courant
Le constat est brutal : pour de nombreux Français, notamment les familles modestes, les vacances d’été ne sont plus une évidence. Face à l’augmentation des prix — transports, hébergement, alimentation, activités — il faut souvent faire un choix : se détendre au bord de la mer ou remplir son frigo. Et bien souvent, les besoins de base prennent le dessus.
Résultat : beaucoup se contentent de courts séjours proches de chez eux… quand ils ne renoncent pas totalement à l’idée de partir.
Quel revenu minimum faut-il pour s’offrir des vacances chaque année ?
D’après l’Observatoire des inégalités, le seuil est clair. Seules 42 % des personnes gagnant moins de 1 285 € net par mois partent en vacances chaque année. En revanche, cette proportion grimpe à 76 % chez ceux qui perçoivent plus de 2 755 € par mois.
Autrement dit, il faut aujourd’hui gagner au minimum 2 755 € net mensuels pour pouvoir envisager des vacances régulières sans se mettre en difficulté. Un niveau de revenu réservé à une minorité : seulement 10 % des salariés français franchissent ce seuil.
Le profil type de ceux qui partent en vacances
Sans surprise, ce sont principalement les cadres et professions intermédiaires qui ont les moyens de partir régulièrement. Leurs salaires plus élevés, mais aussi la stabilité de leur emploi (CDI, ancienneté, sécurité professionnelle), leur permettent de planifier sereinement un séjour annuel.
À l’inverse, les personnes aux revenus modestes, souvent en contrat précaire (CDD, intérim, temps partiel), peinent à se projeter. Non seulement pour des raisons financières, mais aussi à cause de l’incertitude permanente qui entoure leur quotidien.
Un luxe devenu privilège ?
L’accès aux vacances révèle aujourd’hui une fracture sociale grandissante. Là où il s’agissait autrefois d’un droit quasi universel, inscrit dans les mœurs, partir en été devient un privilège réservé à une élite économique. Un simple calcul suffit : même en mettant de côté 10 % de son salaire chaque mois, on ne récoltera pas la même somme selon qu’on gagne 1 200 € ou 3 000 €.
Et demain ?
Avec l’inflation persistante et un pouvoir d’achat sous pression, cette inégalité risque de se creuser encore. Les vacances pourraient redevenir ce qu’elles étaient il y a plusieurs décennies : un rêve lointain pour certains, un rituel annuel pour d’autres. Un symbole, finalement, de la société à deux vitesses dans laquelle nous vivons.
