Quand un propriétaire retrouve sa maison occupée : le fléau des squats en France
Le cauchemar est devenu réalité pour un homme du Nord. Après quatre mois d’absence, ce propriétaire a découvert sa résidence secondaire occupée par un squatteur. Serrure changée, meubles déplacés : l’intrus s’était installé comme chez lui.
Le 10 août dernier, à Saint-Pol-sur-Mer, cet homme d’une soixantaine d’années, qui vit la plupart du temps en Angleterre, est tombé nez à nez avec un inconnu lorsqu’il a tenté d’entrer chez lui. Un trentenaire, totalement étranger à la famille, avait pris possession des lieux. Heureusement, le propriétaire a réussi à mettre fin à la situation en le faisant sortir immédiatement, avant même l’arrivée de la police. Les forces de l’ordre ont ensuite interpellé le squatteur, placé en garde à vue pour violation de domicile et dégradation de bien privé. Une plainte a été déposée.
Un phénomène qui ne cesse de croître
Si cette histoire peut sembler exceptionnelle, elle ne l’est malheureusement pas. Chaque année, des centaines de familles se retrouvent confrontées à la même mésaventure. Selon les données disponibles, l’Île-de-France concentre à elle seule près de 40 % des cas recensés. Les Hauts-de-France, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Occitanie font également partie des régions les plus touchées.
Derrière ces statistiques, ce sont autant de drames humains, d’angoisses et parfois même de batailles juridiques interminables pour récupérer son bien.
Des élus mobilisés, mais une réponse complexe
Le sujet est devenu un enjeu politique majeur. Les cas de squat suscitent une vive émotion publique, tant l’idée de se voir dépossédé de son propre logement paraît insupportable. Guillaume Kasbarian, député d’Eure-et-Loir, rappelait récemment la difficulté à obtenir une vision claire du phénomène. Selon lui, « envoyer un simple fichier Excel aux préfectures ne suffit pas. Il faut une mobilisation réelle et systématique des services de l’État pour dresser un état des lieux précis des expulsions ».
La complexité de la loi, qui distingue entre résidence principale et secondaire, rend souvent les démarches longues et éprouvantes pour les propriétaires. Malgré les récentes réformes visant à accélérer les procédures d’expulsion, de nombreux cas continuent de s’éterniser devant les tribunaux.
Un débat loin d’être clos
L’affaire de Saint-Pol-sur-Mer n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais elle rappelle l’urgence de trouver des solutions plus efficaces et équitables. Entre la protection nécessaire des personnes vulnérables et le droit fondamental à la propriété, l’équilibre reste fragile.
Une chose est certaine : tant que ce problème ne sera pas réglé de manière claire et rapide, chaque propriétaire absent trop longtemps craindra de découvrir, en rentrant chez lui, qu’un étranger s’est approprié son foyer.
