En France, à partir de quel revenu est-on considéré comme pauvre ?

La question du seuil de pauvreté revient régulièrement dans les débats sur le coût de la vie et les inégalités. Plus qu’une simple statistique, ce chiffre illustre la réalité économique de millions de personnes et révèle l’ampleur des disparités sociales en France.

Comment est calculé le seuil de pauvreté

Selon la définition européenne, une personne est considérée comme pauvre lorsqu’elle vit avec moins de 60 % du revenu médian. En 2023, ce revenu médian en France s’élevait à 2 150 € par mois. Le seuil de pauvreté se fixe donc à 1 290 € pour une personne seule.

  • Un couple est considéré comme pauvre si ses revenus sont inférieurs à 1 930 € par mois.
  • Pour une famille avec deux enfants, ce seuil grimpe autour de 2 700 € mensuels.

Ces montants varient en fonction de la composition du foyer, mais le principe reste le même : c’est la comparaison au revenu médian qui détermine la limite.

Qui est le plus touché

Le rapport 2025 de la Drees met en évidence plusieurs catégories particulièrement exposées : les familles monoparentales, les étudiants, les chômeurs, les immigrés et les personnes vivant seules.
En France, 14,3 % de la population vit sous ce seuil, un chiffre légèrement inférieur à la moyenne européenne de 16,9 %. Si l’on élargit à la population dite « modeste », c’est-à-dire vivant avec moins de 75 % du revenu médian, la proportion atteint 26,8 %.

Des écarts marqués entre retraités et chômeurs

Toutes les catégories sociales ne sont pas égales face à la pauvreté. Les retraités, par exemple, sont relativement protégés : moins d’un sur quatre est considéré comme pauvre ou modeste. Les pensions, malgré les débats sur leur montant, jouent ici un rôle de stabilisateur.
À l’inverse, près de 40 % des demandeurs d’emploi vivent sous le seuil de pauvreté, et près d’un cinquième supplémentaires appartiennent à la catégorie « modeste ». Cette réalité souligne l’insuffisance des allocations pour couvrir les dépenses essentielles.

Un enjeu économique et social majeur

Derrière les statistiques, il y a des vies : des parents qui réduisent leurs achats de première nécessité, des jeunes qui enchaînent petits boulots et études, des familles qui peinent à payer leur logement. Le revenu ne se résume pas à un chiffre : il conditionne le niveau de vie, l’accès aux soins, à l’éducation et parfois même la dignité sociale.

Alors que le débat public s’attarde souvent sur les « riches » et l’imposition, le rappel du seuil de pauvreté met en lumière un défi tout aussi essentiel : garantir à chacun un niveau de vie décent et lutter contre les inégalités durables.

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