Pub de Noël Intermarché : comment Le Mal-Aimé de Claude François a fait exploser les écoutes… et les revenus de ses héritiers

Chaque année, certaines publicités de Noël parviennent à marquer durablement les esprits. En 2025, Intermarché a réussi ce pari avec un spot animé mettant en scène un loup solitaire en quête d’amitié. Une histoire touchante, portée par une bande-son inattendue : Le Mal-Aimé de Claude François. Résultat ? Un succès mondial, des millions de vues… et un véritable boom des écoutes pour la chanson culte.

Une publicité devenue virale dans le monde entier

Diffusée pour la première fois début décembre, la publicité de Noël d’Intermarché a rapidement conquis le public. À l’heure où de nombreuses marques misent sur l’intelligence artificielle, l’enseigne a fait le choix d’un récit animé, sensible et universel. L’histoire de ce loup rejeté, prêt à changer pour être accepté, a profondément touché les internautes.

En quelques jours seulement, la vidéo a dépassé les 20 millions de vues à travers le monde. Un score impressionnant qui s’est accompagné d’un effet immédiat sur la musique qui l’accompagne.

Le Mal-Aimé connaît un rebond spectaculaire en streaming

La chanson de Claude François, sortie en 1974, a vu ses écoutes exploser depuis la diffusion de la publicité. Selon BFMTV, les plateformes de streaming ont enregistré une hausse de 217 % des écoutes mondiales du titre depuis le 3 décembre.

Ce phénomène n’est pas nouveau, mais il reste rare à une telle échelle : une publicité grand public relance l’intérêt pour un titre ancien, le propulsant auprès d’une nouvelle génération d’auditeurs tout en réveillant la nostalgie des fans historiques.

À qui profite cet engouement financier ?

La question se pose naturellement : cet afflux d’écoutes se traduit-il par des revenus importants pour les héritiers de Claude François ?

Interrogé par Paris Match, Claude François Jr reconnaît avoir été surpris par l’ampleur du phénomène. Il explique toutefois qu’il est encore trop tôt pour connaître les chiffres précis. Les revenus définitifs ne pourront être évalués qu’“dans six mois à un an”, notamment via les droits voisins.

Il rappelle également une réalité souvent méconnue du grand public : les revenus générés par une chanson sont répartis entre de nombreux acteurs.

Comment sont répartis les revenus d’une chanson utilisée en publicité ?

Plusieurs sources de revenus entrent en jeu lorsque qu’un titre est massivement diffusé ou utilisé dans une campagne publicitaire :

• Les royalties de streaming, versées à chaque écoute sur les plateformes.
• Les droits de synchronisation, payés par la marque pour utiliser la chanson dans une publicité.
• Les droits d’auteur, partagés entre les compositeurs et paroliers (ici Terry Dempsey et Eddy Marnay).
• Les droits voisins, qui concernent l’interprétation et l’enregistrement.
• La part du label, propriétaire de l’enregistrement original.

Claude François Jr et son frère Marc gèrent l’héritage musical de leur père, mais une partie des droits a été cédée au fil des années, ce qui réduit mécaniquement leur part finale.

Une estimation réaliste, loin des fantasmes

Contrairement à certaines idées reçues, un succès viral ne signifie pas automatiquement des gains astronomiques. Claude François Jr le résume avec lucidité :

« On ne partira pas en jet avec ça. »

En prenant en compte l’augmentation des streams, les droits publicitaires et la répartition entre ayants droit, une estimation raisonnable évoque un montant d’environ 29 300 euros pour les héritiers. Une somme honorable, mais loin des chiffres spectaculaires que l’on pourrait imaginer.

Quand la nostalgie devient un puissant levier marketing

Au-delà des chiffres, cette réussite illustre parfaitement la puissance de la nostalgie dans la communication. En associant une histoire universelle à une chanson chargée d’émotion, Intermarché a non seulement marqué les esprits, mais aussi redonné une nouvelle vie à un titre emblématique du patrimoine musical français.

Un bel exemple de synergie entre publicité, émotion et culture populaire — et la preuve qu’une chanson peut encore, des décennies plus tard, toucher droit au cœur… et relancer toute une carrière posthume.