Taxe foncière 2026 : 7,4 millions de logements verront leur facture augmenter. Êtes-vous concerné ?
La taxe foncière s’apprête à grimper pour des millions de propriétaires en 2026. Selon Bercy, près de 7,4 millions de logements verront leur impôt augmenter, pour une hausse moyenne estimée à 63 euros par habitation. Une révision discrète mais majeure, qui concerne un quart des maisons et de nombreux appartements partout en France. Mais pourquoi cette hausse, et comment savoir si vous êtes directement touché ?
Une mise à jour des fichiers fonciers vieille de cinquante ans
La taxe foncière se calcule à partir de la valeur locative cadastrale des biens, un système reposant sur des bases établies dans les années 1970. Depuis, les logements ont largement évolué, mais les fichiers cadastraux, eux, n’ont pas suivi au même rythme. Résultat : des millions de logements disposent aujourd’hui d’équipements de confort non pris en compte dans le calcul de la taxe.
Pour corriger ce décalage, la Direction générale des Finances publiques (DGFiP) entame en 2026 une vaste mise à jour de ces données. L’objectif est clair : fiabiliser les bases de calcul pour que l’impôt reflète réellement le niveau de confort de chaque logement.
Les éléments de confort désormais intégrés dans la taxe foncière
Plusieurs équipements courants vont désormais être ajoutés automatiquement dans les fichiers fiscaux lorsqu’ils ne sont pas déjà déclarés. Voici les éléments pris en compte :
- Eau courante
- Électricité
- WC
- Lavabo
- Douche ou baignoire
- Chauffage ou climatiseur
Chacun de ces éléments augmente la base en mètres carrés retenue pour le calcul de la taxe foncière. Plus un logement est équipé, plus sa valeur locative cadastrale augmente, ce qui entraîne mécaniquement une hausse de l’impôt.
Bonne nouvelle pour les propriétaires : aucune nouvelle déclaration n’est requise. La mise à jour se fera automatiquement à partir des données dont dispose déjà l’administration.
Qui sera concerné en 2026 ?
Selon la DGFiP, environ 25 pour cent des maisons et 15 pour cent des appartements en métropole verront leur taxe réévaluée. Mais les disparités régionales sont importantes.
Voici les départements où la hausse devrait être la plus marquée :
- Haute-Corse : environ 60 pour cent des biens concernés
- Corse-du-Sud : 45 pour cent
- Aude : 42 pour cent
- Paris : 25 pour cent
À l’inverse, dans certains territoires comme l’Indre-et-Loire ou l’Isère, la proportion tourne autour de 10 pour cent.
Ces écarts s’expliquent par le niveau de mise à jour antérieur des fichiers et le type de logements présents dans chaque département.
Comment savoir si votre logement est concerné ?
Les propriétaires concernés seront informés directement via leur espace personnel sur le site impots.gouv à partir de juin 2026. La notification précisera les modifications apportées et leur impact sur la taxe foncière.
Il est important de rappeler que cette hausse est indépendante :
- des décisions locales sur les taux votés par les communes ou intercommunalités
- de l’indexation annuelle sur l’inflation
Elle vient donc s’ajouter aux éventuelles augmentations décidées à l’échelle locale.
Une possible contestation en cas d’erreur
La DGFiP assure que les propriétaires dont les logements ne seraient pas réellement équipés des installations ajoutées à leur dossier pourront contester leur réévaluation. Une démarche qui peut donner lieu à un dégrèvement si l’erreur est avérée.
Certains représentants du secteur immobilier restent prudents et s’attendent à une vague de contentieux. Plusieurs dénoncent une vision trop uniforme du marché du logement, alors que certaines régions comptent encore des logements anciens ou peu équipés.
Une réforme qui ouvre la voie à une révision plus large
Cette mise à jour n’est que la première étape. La loi de finances 2021 prévoit une révision générale des valeurs locatives cadastrales, également attendue pour 2026. Une réforme de grande ampleur, qui pourrait modifier encore davantage les montants de taxe foncière dans les années à venir.
Conclusion
La taxe foncière 2026 marque un tournant dans la façon dont l’État évalue les logements. En intégrant enfin des critères de confort largement répandus, Bercy veut rendre l’impôt plus juste et plus cohérent. Pour les propriétaires, cela se traduira par une hausse modérée mais réelle. Si vous êtes concerné, vous le saurez à partir de juin 2026 via votre espace fiscal.
En attendant, mieux vaut se préparer, car 2026 s’annonce comme une année de grands changements pour la fiscalité immobilière.
