Cueillette de champignons : ce que dit la loi et les amendes à connaître
Chaque automne, les forêts françaises se remplissent de promeneurs à la recherche de cèpes, girolles ou bolets. Derrière ce rituel convivial se cache pourtant une réglementation précise. Ramasser des champignons n’est pas un « droit naturel » : il s’agit d’une tolérance encadrée par le Code forestier et le Code civil. Ignorer ces règles peut coûter cher.
Pourquoi la cueillette est réglementée
La loi protège à la fois l’environnement et les propriétaires.
- Préserver la biodiversité : une récolte excessive appauvrit les sols et empêche la reproduction des espèces.
- Respecter la propriété privée : juridiquement, les champignons sont les « fruits naturels » du terrain.
- Limiter la revente illégale : certains cueilleurs ramassent des dizaines de kilos pour les circuits commerciaux parallèles.
Forêt privée ou publique : les différences
- En forêt privée : selon l’article 547 du Code civil, les champignons appartiennent au propriétaire. Cueillir sans autorisation est assimilé à un vol (article 311-1 du Code pénal), quelle que soit la quantité.
- En forêt publique : dans les forêts domaniales ou communales, la cueillette familiale est tolérée dans la limite généralement fixée à 5 litres par personne et par jour (article R163-5 du Code forestier). Les préfets peuvent cependant restreindre ou interdire la récolte par arrêté local.
Les seuils légaux et les sanctions
La réglementation s’exprime en volume :
- Moins de 10 litres sans autorisation : contravention de 4ᵉ classe, amende forfaitaire de 135 € pouvant atteindre 750 €.
- Au-delà de 10 litres : le prélèvement devient un délit assimilé à du vol, passible de 45 000 € d’amende et jusqu’à 3 ans de prison.
- Cas particulier des truffes : leur cueillette sans accord est directement considérée comme un délit, quel que soit le volume.
Les arrêtés préfectoraux
Chaque département peut adapter la réglementation : limitation plus stricte, interdiction de nuit, protection d’espèces rares, etc. Avant de partir, il est donc recommandé de consulter le site de la préfecture ou celui de l’ONF pour connaître les règles locales.
Bonnes pratiques pour une cueillette responsable
- Préserver l’écosystème : utiliser un panier en osier pour disperser les spores, couper le champignon au couteau, laisser les plus jeunes ou trop vieux.
- Sécurité alimentaire : ne ramasser que ce que l’on identifie avec certitude, demander conseil à un pharmacien en cas de doute.
- Respect de la forêt : ne pas laisser de déchets, éviter de dégrader les sentiers, partager l’espace avec les autres promeneurs.
En résumé
Ramasser des champignons en France est un plaisir simple mais strictement encadré. En respectant les règles de propriété, les limites de volume et les arrêtés locaux, vous éviterez les amendes et contribuerez à la préservation des forêts. Une sortie bien préparée permet de profiter pleinement de l’automne, en toute légalité et dans le respect de la nature.
