RSA : une année blanche en 2026 pourrait coûter jusqu’à 21 euros par mois aux allocataires
Le gouvernement envisage une mesure qui suscite déjà une vive inquiétude : l’instauration d’une « année blanche » sur les prestations sociales en 2026. Cela signifierait un gel total de leur revalorisation, alors qu’elles sont habituellement ajustées chaque année en fonction de l’inflation. Si cette proposition devait être appliquée, les allocataires du Revenu de solidarité active (RSA) pourraient voir leur pouvoir d’achat reculer, selon des estimations relayées récemment par RMC Conso.
Pourquoi parle-t-on d’une année blanche ?
L’idée a été présentée mardi par le Premier ministre François Bayrou dans le cadre des orientations budgétaires du gouvernement. Cette année blanche consisterait à ne pas augmenter les prestations sociales en 2026, contrairement à la règle actuelle qui prévoit une revalorisation annuelle, généralement au 1er avril, indexée sur l’inflation mesurée entre février de l’année précédente et janvier de l’année en cours.
Une inflation attendue à 1,3 % en 2026
Pour évaluer les conséquences concrètes de cette mesure, l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a estimé l’inflation à 1,3 % pour l’année à venir. En temps normal, cette hausse aurait été appliquée au montant du RSA, comme cela a été le cas en avril 2025 avec une revalorisation de 1,7 %. Sans cette indexation, les bénéficiaires perdraient donc l’équivalent de cette augmentation.
Des pertes allant jusqu’à 21 euros par mois
La perte mensuelle varie selon la composition du foyer. Voici quelques exemples des impacts possibles :
- Une personne seule continuerait de percevoir 646,52 euros au lieu de 654,92 euros, soit une perte de 8,40 euros par mois.
- Un couple ou une famille monoparentale avec un enfant verrait son RSA rester à 969,78 euros au lieu de 982,39 euros, soit 12,61 euros de moins.
- Pour un couple avec un enfant ou une famille monoparentale avec deux enfants, la perte serait de 15,13 euros par mois.
- Et pour un couple avec trois enfants, le manque à gagner atteindrait 21,01 euros par mois.
Sur une année entière, cela représente plus de 250 euros perdus pour certains ménages déjà fragilisés.
Une mesure encore incertaine
Il est important de rappeler que cette mesure n’est pas encore définitive. Elle sera débattue à l’automne lors de l’examen du projet de loi de finances. Plusieurs groupes d’opposition ont déjà fait part de leur volonté de la censurer. Sa mise en œuvre dépendra donc de nombreux arbitrages politiques.
En parallèle, une autre réforme suscite la controverse : l’obligation pour les bénéficiaires du RSA de consacrer 15 heures par semaine à des activités d’insertion pour continuer à percevoir leur aide. Là aussi, la mesure divise et son application reste incertaine.
Conclusion
Gel des prestations, obligations renforcées, inflation persistante… L’année 2026 pourrait s’annoncer difficile pour les bénéficiaires du RSA. Si la mesure de l’année blanche est adoptée, elle marquerait un recul symbolique et financier pour une population déjà vulnérable. Reste à savoir si le débat parlementaire à venir permettra d’en atténuer les effets, voire d’y renoncer.
