Bagage cabine : ce qui pourrait bientôt changer pour les voyageurs en Europe
L’Union européenne s’apprête à bousculer les habitudes de millions de passagers. La question du bagage cabine, longtemps considéré comme un droit acquis et gratuit, est aujourd’hui au cœur d’un projet de réforme qui divise les États membres. Que faut-il attendre de cette nouvelle réglementation en préparation ? Voici ce que l’on sait.
Vers la fin du bagage cabine gratuit tel que nous le connaissons
Qui n’a jamais tenté de faire entrer le maximum d’affaires dans une petite valise à roulettes pour éviter de payer un supplément en soute ? Cette astuce bien connue des voyageurs pourrait bientôt devenir inutile. L’Union européenne a validé une proposition visant à limiter la taille du bagage en cabine et, surtout, à rendre payants certains formats.
Le principe serait de conserver un seul bagage gratuit, mais celui-ci devrait désormais tenir sous le siège, réduisant considérablement sa taille. Cela exclurait donc les valises à roulettes que l’on range actuellement dans les compartiments au-dessus des sièges.
Ce projet a déjà suscité de vives réactions. Plusieurs pays membres, comme l’Espagne, l’Allemagne, le Portugal ou la Slovénie, s’y opposent fermement. Des associations de consommateurs ont également déposé plainte auprès de la Commission européenne, dénonçant une atteinte aux droits fondamentaux des passagers.
Un renforcement des droits des voyageurs en parallèle
Si la question du bagage cabine fait polémique, d’autres mesures prévues dans cette réforme vont clairement dans le sens des passagers. L’objectif est de mieux encadrer les obligations des compagnies aériennes en cas de retard ou d’annulation.
Parmi les principales avancées proposées :
- En cas de retard supérieur à trois heures, les passagers pourraient réserver un nouveau vol de leur propre initiative et demander un remboursement allant jusqu’à 400 pour cent du prix initial.
- Des indemnisations fixes seraient prévues : 300 euros pour un vol court (moins de 3500 km) retardé de plus de quatre heures, et 500 euros pour un long-courrier retardé de plus de six heures.
- Durant les délais d’attente, les compagnies devront fournir repas, boissons, hébergement si nécessaire, et assistance. Si elles ne le font pas, les voyageurs pourront engager les frais eux-mêmes et exiger un remboursement.
Un équilibre à trouver entre coût et service
Ces nouvelles règles visent à créer une meilleure transparence pour les passagers, mais elles risquent aussi d’augmenter les frais de voyage, surtout pour les familles et les personnes voyageant léger. Alors que certaines compagnies low-cost ont déjà restreint la gratuité des bagages cabine, cette décision européenne pourrait harmoniser les règles… au prix d’un service réduit.
Pour les voyageurs réguliers, cette évolution représente une perte importante. Pour les compagnies, c’est une opportunité de mieux contrôler l’encombrement à bord. Le débat est donc loin d’être clos.
En attendant l’adoption définitive de ces mesures, mieux vaut rester informé et prévoir des alternatives, notamment en limitant le volume de ses effets personnels ou en se renseignant sur les politiques spécifiques de chaque compagnie.