En 2025, les maisons en succession deviennent la cible privilégiée des squatteurs

Quand on pense aux squatteurs, on imagine souvent une résidence secondaire isolée, laissée vide pendant de longs mois. Pourtant, en 2025, un nouveau type de bien attire de plus en plus l’attention des squatteurs : les maisons en succession. Ce phénomène, encore peu connu du grand public, prend de l’ampleur et mérite une vigilance particulière.

Une hausse silencieuse mais préoccupante

Le squat reste un phénomène minoritaire en France, mais les chiffres montrent une évolution inquiétante. Alors qu’on comptait 124 cas en 2021, entre septembre 2023 et mai 2024, ce sont 432 demandes d’expulsion qui ont été enregistrées, pour 356 expulsions effectives. Ce regain d’activité traduit une meilleure réactivité des autorités, mais aussi une adaptation des squatteurs, qui savent désormais repérer les failles du système.

Et aujourd’hui, la faille la plus exploitée concerne les logements laissés vacants dans le cadre d’une succession.

Pourquoi les biens hérités attirent-ils autant les squatteurs ?

Les maisons en cours de succession sont particulièrement vulnérables pour plusieurs raisons :

  • Elles restent souvent inoccupées pendant de longues périodes
  • Aucun propriétaire officiel n’est désigné tant que la succession n’est pas finalisée
  • Certains héritiers sont éloignés, désintéressés, ou ignorent même l’existence du bien
  • L’entretien du logement est souvent négligé durant cette phase

Ces éléments combinés en font des cibles faciles. Des cas récents, comme à Auzeville-Tolosane où une maison est restée squattée pendant deux ans, ou à Stains où une demeure a été envahie par plus de 120 personnes, illustrent la gravité de la situation.

Le cadre légal : des outils renforcés, mais des limites persistantes

La loi du 27 juillet 2023, dite loi Kasbarian-Bergé, a renforcé la lutte contre le squat en prévoyant jusqu’à 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende pour toute occupation illégale d’un logement. Elle permet également d’accélérer les procédures d’expulsion.

Cependant, l’efficacité de ces mesures dépend d’un point clé : l’identification claire d’un propriétaire. Tant que la succession n’est pas juridiquement clôturée, aucune personne n’est officiellement reconnue comme propriétaire, ce qui ralentit voire bloque toute procédure.

Protéger un bien en succession : les bons réflexes à adopter

Face à ce risque croissant, la meilleure arme reste la prévention. Voici quelques recommandations pour éviter qu’un bien hérité ne devienne une cible :

  1. Sécuriser immédiatement les lieux : installation d’une alarme, caméras de surveillance, voire recours à un service de télésurveillance. Cela peut suffire à dissuader les intrusions.
  2. Informer les autorités locales : prévenir la mairie et les forces de l’ordre permet de signaler que le logement est momentanément inoccupé.
  3. Engager rapidement les démarches successorales : plus la succession est réglée vite, plus vite un propriétaire officiel est désigné. Ne tardez pas à consulter un notaire.
  4. Anticiper avec vos proches : si un parent âgé possède un bien immobilier, il est judicieux d’anticiper la succession et de discuter de sa gestion.
  5. Ne jamais agir seul en cas de squat : tenter une expulsion par soi-même est illégal et peut entraîner des poursuites. Seules les démarches encadrées par la loi sont valables.

En conclusion

Les maisons en succession sont aujourd’hui les biens les plus exposés au risque de squat. L’ignorance, l’inertie ou l’éloignement des héritiers créent un vide que certains n’hésitent pas à exploiter. Pour éviter que l’héritage d’une vie ne se transforme en tracas juridique, voire en cauchemar immobilier, il est crucial d’agir vite, de sécuriser les lieux et de se faire accompagner par des professionnels compétents.

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