Vers une allocation pour le premier enfant : une aide en réflexion pour soutenir les familles françaises

Pendant longtemps, les familles avec un enfant unique ont été laissées de côté dans le système des aides sociales. Alors que les prestations familiales étaient souvent réservées aux foyers avec plusieurs enfants, une nouvelle proposition à l’Assemblée nationale pourrait bien changer la donne. L’objectif affiché : soutenir les jeunes parents dès le premier enfant et enrayer la baisse préoccupante de la natalité en France.

Une réponse à la chute historique des naissances

La France connaît un recul continu de sa natalité. En 2024, le nombre de naissances a atteint un seuil historiquement bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec seulement 663 000 bébés, soit une baisse de 2 % par rapport à l’année précédente. Dans ce contexte, le gouvernement cherche à encourager les naissances, et cette proposition d’allocation pour le premier enfant s’inscrit clairement dans cette logique.

Une aide jusqu’à 75 euros par mois selon les revenus

Concrètement, cette nouvelle aide prendrait la forme d’une allocation mensuelle versée aux parents dès leur premier enfant. Le montant pourrait atteindre jusqu’à 75 euros par mois pour les foyers les plus modestes. Pour les autres tranches fiscales, l’aide serait dégressive : 38 euros pour les foyers de la deuxième tranche d’imposition, et 19 euros pour les ménages les plus aisés.

Cette mesure viendrait combler un vide dans le parcours des aides aux familles. Actuellement, la prestation d’accueil du jeune enfant s’arrête lorsque l’enfant atteint trois ans, et l’allocation de rentrée scolaire ne commence qu’à six. Résultat : entre trois et six ans, de nombreuses familles ne reçoivent aucune aide financière spécifique.

Une mesure ambitieuse, mais critiquée

Malgré son intention louable, cette proposition soulève déjà des critiques, notamment sur le plan budgétaire. Le coût estimé de la mesure s’élève à 3,6 milliards d’euros par an, un montant jugé difficile à soutenir dans un contexte de restrictions budgétaires.

Le sociologue Julien Damon, intervenant sur le plateau de RMC, a qualifié la mesure d’« infinançable », tout en reconnaissant qu’elle repose sur une idée intéressante. Il propose de la rendre imposable ou de revoir d’autres aides existantes afin d’en assurer le financement.

Une décision encore en suspens

À ce stade, la proposition n’a pas encore été adoptée définitivement. Les modalités précises de versement, les conditions d’éligibilité et les mécanismes de financement restent à définir. Il faudra attendre les débats parlementaires pour savoir si cette aide deviendra une réalité pour les millions de familles concernées.

Une reconnaissance tardive mais symbolique

Si elle est adoptée, cette allocation marquera une évolution importante dans la politique familiale française. Elle constituerait une reconnaissance, attendue de longue date, du rôle des familles avec enfant unique, qui jusqu’ici ne bénéficiaient pas du même soutien que celles avec plusieurs enfants.

Reste à voir si la volonté politique sera suffisamment forte pour faire aboutir ce projet, à un moment où les équilibres budgétaires sont scrutés de près.

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