Squatteurs en vacances, elle récupère sa maison : la justice la menace de 7 ans de prison
Le cauchemar de nombreux propriétaires est devenu une réalité pour Maria, une habitante de Carcassonne. Sa maison, occupée illégalement depuis plusieurs mois, est devenue le théâtre d’un drame judiciaire après qu’elle ait décidé d’en reprendre possession… en l’absence des squatteurs partis en vacances.
Un fléau qui touche des propriétaires ordinaires
Le phénomène des squats ne cesse de prendre de l’ampleur en France. Il ne s’agit pas toujours de grandes propriétés inoccupées depuis des années : bien souvent, ce sont des résidences principales ou secondaires, appartenant à des gens modestes, qui se retrouvent occupées sans droit ni titre. Le pire ? Passé un certain délai, les intrus bénéficient d’une protection légale… tandis que le véritable propriétaire, lui, est dépossédé de son bien et de ses droits.
Maria, propriétaire… et désormais prévenue
Maria possède une petite maison dans la banlieue de Carcassonne. Elle l’avait mise en location, mais les occupants ont cessé de payer leur loyer depuis plusieurs mois. Après un long silence radio et l’impossibilité de récupérer son bien, la situation a dégénéré : ils sont devenus des squatteurs.
À bout de ressources et ne voyant aucun soutien concret arriver, Maria a attendu que les occupants partent en vacances. C’est à ce moment-là qu’elle a décidé de reprendre possession de sa maison. « J’ai tout vidé. La maison, je l’ai entièrement nettoyée et remise en état », explique-t-elle à CNews. Mais en rentrant de congés, les squatteurs ont immédiatement porté plainte. Un constat d’huissier a été dressé. Aujourd’hui, Maria risque jusqu’à 7 ans de prison et 100 000 euros d’amende pour s’être fait justice elle-même.
Quand la loi protège davantage les squatteurs que les propriétaires
Cette affaire pose une nouvelle fois la question de l’absurdité de certaines situations juridiques. Comment expliquer qu’un propriétaire qui ne perçoit plus de loyer depuis cinq mois, qui continue à rembourser un crédit, se retrouve en infraction pour avoir voulu récupérer son propre logement ?
Maria raconte : « J’ai pensé à la trêve hivernale, à l’argent que je continue à perdre… Je me suis dit : si je ne fais rien, je vais me retrouver à plus de 20 000 euros de dettes. Je ne pouvais pas me permettre ça. »
Une société à bout de souffle face au problème des squats
Ce type d’histoire n’est pas isolé. Chaque année, des dizaines de cas similaires sont rapportés dans toute la France. Dans de nombreux cas, les propriétaires se retrouvent impuissants, confrontés à une législation plus favorable aux occupants illégaux qu’aux détenteurs légitimes du bien.
Certes, l’expulsion sans décision de justice est illégale. Mais comment demander à des citoyens ordinaires, souvent sans ressources ni accompagnement, de patienter des mois – voire des années – pendant que leur bien est occupé gratuitement et que les procédures s’enlisent ?
Un débat qui mérite d’être tranché
Le cas de Maria relance le débat sur l’équilibre à trouver entre droit au logement et droit de propriété. Si l’expulsion sauvage ne peut être encouragée, peut-on pour autant tolérer que les propriétaires soient condamnés à subir, parfois dans le silence le plus total, des injustices aussi flagrantes ?
En attendant, Maria ne peut qu’espérer la clémence de la justice. Mais pour elle, comme pour tant d’autres, la véritable question reste : à qui appartient vraiment une maison ? À celui qui la possède… ou à celui qui s’y installe sans autorisation ?