Travail en période de fortes chaleurs : de nouvelles obligations pour les employeurs dès le 1er juillet
Face aux vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et intenses, la protection des salariés devient un enjeu majeur. À partir du 1er juillet 2025, un nouveau décret entre en vigueur en France, imposant aux employeurs de nouvelles mesures de prévention pour faire face aux épisodes de fortes chaleurs.
Un cadre réglementaire renforcé
Ce décret, publié au Journal officiel, vise à prévenir les risques liés à l’exposition à des températures élevées, notamment sur les chantiers et dans les secteurs où le travail se fait en extérieur. La mesure s’inscrit dans la continuité des réflexions menées après la canicule de 2023, qui avait mis en évidence la nécessité de renforcer les dispositifs de prévention.
Parmi les risques identifiés : le coup de chaleur, un danger réel pouvant conduire au malaise, voire au décès dans les cas extrêmes. Le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) devra désormais être mis à jour pour intégrer ces risques spécifiques.
Des seuils de vigilance clairement définis
Les nouvelles obligations sont déclenchées selon les seuils de vigilance de Météo France : jaune, orange et rouge. Dès la vigilance jaune, les employeurs doivent mettre en place des mesures concrètes. Cela peut inclure :
- Réduction ou adaptation des horaires de travail
- Suspension des tâches les plus pénibles aux heures les plus chaudes
- Aménagement des postes de travail pour limiter l’exposition au soleil
- Amélioration des temps et lieux de repos
Une priorité : l’accès à l’eau
L’obligation de fournir au minimum 3 litres d’eau potable et fraîche par jour et par personne est désormais renforcée. Si ces quantités sont insuffisantes, l’employeur doit en prévoir davantage. En l’absence d’eau courante, des moyens de rafraîchir et de stocker l’eau à proximité des postes de travail doivent être mis en place.
Possibilité d’indemnisation en cas d’arrêt de chantier
Les nouvelles règles permettent également, en cas de vigilance orange ou rouge, de considérer les épisodes de forte chaleur comme des intempéries. Cela ouvre la voie à une suspension temporaire des chantiers, tout en permettant aux entreprises d’être indemnisées.
Cette mesure, obtenue après des négociations avec les syndicats, constitue une avancée importante. Cependant, selon certains représentants du secteur, sa mise en œuvre reste complexe sur le terrain. Adapter les horaires en fonction de la chaleur n’est pas toujours facile, surtout quand les fortes températures surviennent l’après-midi.
Un progrès social reconnu… mais perfectible
Du côté des syndicats, cette évolution est saluée comme un progrès social important. Elle reconnaît enfin les effets réels de la chaleur sur la santé des travailleurs. Toutefois, certains regrettent que le travail en forte chaleur (ou en grand froid) ne soit toujours pas reconnu comme un facteur de pénibilité, notamment dans les discussions autour des retraites.
La vigilance est de mise : selon le ministère du Travail, 1 700 contrôles ont été réalisés à l’été 2024 pour s’assurer du respect des règles. L’inspection du travail continuera donc de jouer un rôle clé dans l’application effective de ce nouveau décret.
Conclusion
Ce nouveau décret marque une étape significative dans la protection des salariés face au changement climatique. Il rappelle que la santé des travailleurs doit toujours primer sur les impératifs de productivité. Si l’on espère désormais une application stricte de ces nouvelles règles, leur adoption constitue déjà un signal fort en faveur d’un travail plus respectueux de l’humain.